Améliorer son plané, voler plus vite, plus loin, plus intelligemment… c’est le Graal de tout pilote de cross. Mais comment faire ? Un article fascinant de Cross Country Magazine nous éclaire en s’inspirant d’une discipline cousine : le vol en planeur. Voici ce que les parapentistes peuvent apprendre des pilotes de planeur pour optimiser leur vol en thermique. Spoiler : il est temps de troquer votre vol de dauphin contre celui d’un requin.

Le vol de dauphin : une mauvaise habitude ?

Traditionnellement, les parapentistes ont tendance à voler « en dauphin », c’est-à-dire en montant et descendant sans cesse : on ralentit pour monter, on accélère dans le sink, puis on recommence. Mais ce style de vol, pourtant intuitif, s’avère énergivore et peu efficient.

Les pilotes de planeur, eux, ont abandonné cette méthode. Pourquoi ? Parce qu’à chaque variation de vitesse ou de trajectoire, on consomme de l’énergie. Le nouveau mot d’ordre, c’est la constance : voler droit, ajuster sa vitesse en fonction du prochain thermique, mais éviter les changements de rythme.

Le vol de requin : précis et stratégique

Voler comme un requin, c’est affiner sa trajectoire latéralement, plutôt qu’en montant/descendant. On « sniffe » les ascendances, on zigzague subtilement dans la masse d’air, sans jamais rompre le flux d’énergie.

Ce style demande d’être constamment attentif : aux indices visuels (nuages, oiseaux, poussières), sonores (vario) et mentaux (connaissance du terrain). C’est aussi une approche qui favorise la fluidité : pas de variation brutale, juste des ajustements fins pour rester dans la meilleure ligne.

Le bloc speed : simple et puissant

Inspirée du McCready classique, la notion de bloc de vitesse (ou "block speed") est un outil essentiel. On choisit une vitesse de vol cible selon la force des thermiques du jour :

• Si les thermiques sont faibles (1 m/s), on vole à 1/3 de barre.

• Si les thermiques sont bons (2 m/s), on pousse à 2/3 de barre.

• Si c’est la fête dans le ciel (>3 m/s), on vole à fond.

Cela permet d’optimiser le plané sans devoir recalculer constamment.

Voler en équipe : plus fort ensemble

L’article insiste aussi sur l’intérêt de voler en groupe, à la manière des oiseaux migrateurs ou des planeurs en compétition. Partir ensemble, arriver ensemble sur la prochaine pompe, c’est non seulement plus efficace (partage d’infos visuelles et radios), mais aussi plus sûr.

Une règle d’or : s’accorder sur une vitesse commune pour éviter que le plus rapide se retrouve devant, seul et inefficace.

un vol plus intelligent

Ce que nous enseigne cet article, c’est qu’optimiser son vol en parapente ne passe pas forcément par voler plus vite… mais par voler plus intelligemment. En appliquant des principes issus du vol en planeur — constance de vitesse, lecture stratégique de la masse d’air, vol en équipe — on peut faire de gros progrès.

Alors à votre prochain vol, oubliez un peu le « dauphin », pensez comme un requin… et glissez dans les ascendances avec précision.

Cet article est inspiré par un article disponible dans le Cross Country magazine n°251